Good Running Mirabel !

Allez je les livre mes impressions! Merci Maël pour les photos prises et mises en ligne et surtout merci pour ton soutien: la dernière ligne droite était vraiment longue.

Donc reprenons du début: Tout d'abord pourquoi fait-on un marathon? Pour répondre à la question d'une de nos éminentes membres : parce que c'est une aventure humaine. Sur le plan physique et mental, il se passe pleins de choses. Un peu comme une expérience étrange, un voyage exotique, un repas alsacien ou une folle nuit de s... mais je m'égare. Pourquoi j'ai préparé un marathon? Ben je sais pas et c'est ce que je me suis dit sur la ligne de départ mais bon j'y suis et j'ai payé et les copains attendent la perf alors il faut y aller.

Départ tranquille surtout ne pas s'emballer. Les yeux rivés sur le cardio pour ne pas dépasser 80% de FCM. Allure tranquille pendant 5km . Puis je me cale à un rythme où je me sens bien (11.2km/h) pendant 25 km et j'oublie le cardio. Le parcours chemine dans les quartiers résidentiels, rien d'extra mais le public est là malgré la bruine et même une petite averse qui rafraichit bien l'atmosphère. Jusque là tout va bien, on se parle un peu entre coureurs et des petits groupes se forment.

Tout le monde dit que le marathon commence au 30°km. Effectivement au 28°km environ j'ai les jambes lourdes et n'arrive plus à maintenir l'allure. Heureusement, toute la famille est là pour m'encourager au 32°.

Les voir étaient un objectif et une fois les avoir saluées, il reste... 10km avec deux jambes souples comme des poteaux, les muscles contractés du dos aux mollets et là oui Géraldine je me demande "pourquoi on court un marathon?". Heureusement que le cerveau n'est pas correctement irrigué (c'est scientifique, j'ai aussi un beau schéma avec tout le sang qui va dans les jambes et qui ne remonte plus en haut) alors on a le QI d'un footballeur après une série de têtes à l'entrainement. C'est pour ça que je ne réfléchis pas trop : juste me dire "non ne t'arrêtes pas, tu n'es pas arrivé jusqu'à là pour abandonner", "6 ou 7km c'est comme une sortie tranquille le lundi après-midi" et pleins de trucs comme ça ("ah la bonne bière, le bon kebab... et s'asseoir!!!").

 Au 35°, un petit faux-plat (moins qu'une montée, Maël) mais qui fait mal, qui fait mal. Personne ne parle plus, des gens marchent le visage crispé, impossible de leur parler (en tout cas pour moi). Au panneau 41km, j'essaie de me détendre, ça fait longtemps que je ne pense plus au temps ni à l'allure ni à la foulée ou à la respiration; je me dis que c'est la fin, qu'il faut en profiter, savourer pour garder des souvenirs. C'est extra comme moment, longue ligne droite, j'entends des tambours (non ce n'est pas une hallucination auditive, il y a une troupe de percussions qui fait un boucan du tonnerre). Maël m'encourage (non ce n'est pas une hallucination visuelle! pour preuve il n'est pas vêtu d'une toge blanche avec une voix d'outre-tombe), je ne suis pas sûr d'être complètement lucide. Il reste 200m, virage à 90°, je vois le panneau arrivée, du monde partout qui encourage. J'ai la gorge serrée et même un peu de mal à respirer, trop d'émotion, des frissons partout. Je cherche Claude et les enfants, je les vois, quel pied et je passe la ligne d'arrivée.

Admirez derrière le GRM à la mâchoire crispé, le gars qui a fait 42km en... échasses!!

La ligne passée, j'ai du mal à réaliser que c'est fini ou que ça finit comme ça, tout bêtement. On arrête de courir et c'est fini, c'est tout?

 Je marche et mes jambes ne sont plus des poteaux mais deux blocs de bétons. Une médaille (affreuse) autour du cou, de l'eau, de l'eau, essayer de marcher pour sortir du flot et retrouver tout le monde.

Je n'arrive plus à tenir debout

Alors je m'assois... c'est simple vu comme ça. mais ça fait un bien fou!

Et voilà les sensations d'un goodrunnermirabelais sur un marathon. J'espère n'avoir écoeuré personne...

Sinon "le chrono, le chrono!!" dirons certains. Pour moi il est secondaire même si j'améliore celui de l'année dernière mais que j'espérais faire un peu mieux. Tout le monde aura compris que l'important est ailleurs! Donc 3h55.

ça fait tellement longtemps qu'on en parle (j'y vais, j'y vais pas), qu'on extrapole (en combien de temps ça va le faire), qu'on s'entraine (ah les sorties longues!) bref que ça se prépare... Je vous livre ici les derniers préparatifs. Manger des pâtes, boire de l'eau (trop dur), faire gaffe à pas se blesser et surtout ne plus courir pour faire du jus! Le plus dur je crois que c'est la semaine avant le marathon! Suis impatient d'y être mais un peu inquiet aussi : je pense à l'année dernière. Donc je meuble le temps comme je peux en attendant la libération. Ce sera une libération pour Claude aussi : on pourra reprendre des bonnes binouzes euh... une alimentation normale.

Reveil demain à 5h (nouvelle heure) pour départ à 8h45 pont st michel, arrivée place du capitole.

PS : j'aurais préféré épingler le dossard à un mayoyaune tant attendu... Mais j'ai eu des nouvelles. Pas de faux espoirs donc pas d'infos officielles.

PS2 : Une pensée pour Pascal aussi qui va faire sa cyclo traditionnelle avec velogarrel. J'ai vérifié la météo : ça sera à priori sec mais peut-être un peu de brouillard. Depuis cette semaine que je suis rivé sur tous les sites de météo avec staff triquotidien, on m'appelle Laurent Romejko à la maison.